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Les poings serrés au fond des poches, ils arpentent la place de l'Hôtel-de-Ville où les journalistes affluent par dizaines. À quelques minutes de la cérémonie en soutien à Stéphane Taponier, Hervé Ghesquière et leurs trois accompagnateurs afghans, enlevés il y a un an par les talibans dans les montagnes de Kapisa, les simples particuliers sont encore peu nombreux. Parmi eux, Albert Decosterd se faisait un devoir d'être présent. "Pour que l'on soit informé, des types risquent leur vie. Cela concerne tout le monde. Il ne faut pas que ce rassemblement soit corporatiste", lâche-t-il en observant l'esplanade hérissée de caméras. Au micro, devant la façade de la mairie de Paris où le portrait des deux journalistes a été hissé, leurs proches et ceux des six Français enlevés au Niger en septembre succèdent aux gens du métier. Tous disent la même frustration et les mêmes espoirs. La mère de Stéphane Taponier lit consciencieusement, d'une voix enrouée, le texte préparé avec son époux. "Nous ne voulons plus que le gouvernement et l'état-major nous bercent avec des propos optimistes, nous n'avons pas besoin de ça mais d'actions concrètes." Le 24 septembre, Édouard Guillaud, chef d'état-major des armées, avait parlé d'un "espoir raisonnable" de voir les otages libérés "avant Noël". Quelques mois plus tôt, leur libération était pressentie pour le début de l'automne. Et avant cela, pour février."C'est l'histoire de deux types" (Aubenas)"Depuis le premier jour, nous mettons en garde contre les faux espoirs. Depuis le premier jour, on est en colère. On ne cessera jamais de répéter au gouvernement sortez-les de là", affirme Richard Coffin, proche de Stéphane Taponier et porte-parole du comité de soutien. "Je sais que ce sont des résistants dans l'âme. Mais c'est insupportable de se dire, à chaque moment de la journée, je suis libre, eux non", confie, le visage tiré, Élise Luc

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